L'AFPA (Association pour la Formation Professionnelle des Adultes) vient de réaliser une campagne de sensibilisation et d'information dans le but de promouvoir la formation professionnelle auprès des « jeunes ». Afin d’atteindre cette cible, l’organisme de formation joue la carte du webmarketing avec la campagne « la méthode anti-galère ».
Un organisme de formation qui utilise les outils Web 2.0, l’occasion est trop belle pour ne pas en parler !
Je vous propose, dans un premier temps, de faire une présentation générale de la campagne et, par la suite, de décrire les outils Web 2.0 utilisés dans cette campagne.
L’objectif de la campagne
Faire émerger plus clairement la formation professionnelle comme une alternative crédible auprès des jeunes en situation de chômage ou de difficulté d’insertion professionnelle (pour info : plus de 25% des jeunes n’ont pas d’emploi)
L’action mise en oeuvre
L’organisme lance la « Méthode Anti-Galère » : une campagne d’information nationale qui a démarré le 16 novembre 2009 et se terminera le 31 mars 2O1O.
L’AFPA a sollicité l’agence de communication The Brand Nation pour concevoir cette campagne.
Philippe LUCAS comme ambassadeur
L’AFPA, fait appel au coach sportif Philippe LUCAS (ex-coach de la nageuse Laure Manaudou) pour relayer son message.
« Toute ma vie j’ai aidé de jeunes sportifs à s’accomplir et à réussir dans leur métier. L’AFPA fait exactement la même chose avec les publics qu’elle reçoit. Il était normal, à mes yeux, de m’associer à son action ; d’abord parce nous partageons et défendons les mêmes valeurs et ensuite parce qu’il est nécessaire et urgent de faire quelque chose pour les jeunes » explique Philippe LUCAS.
La tonalité du message
En rupture avec sa communication traditionnelle, l’AFPA fait le choix de l’humour et de l’interpellation pour sensibiliser les jeunes. Philippe LUCAS sert de révélateur à cette campagne offensive qui « ne se veut pas provocante mais convaincante ; pas culpabilisante mais dédramatisante ».
Le coach interpelle sympathiquement les jeunes, sur le ton de l’humour, ponctué de son célèbre « et puis c’est tout ». Le but est de démontrer que « même avec peu de diplômes, on peut avoir des débouchés », que « même sans le bac, on peut avoir un métier » que « même sans expérience, on peut trouver sa voie » …
Les supports et les canaux de communication
Web : dès le 16 novembre 2009, un site web événementiel www.methodeantigalere.fr a été mis en ligne. Il présente une saga de 4 webisodes mettant en scène Philippe LUCAS de façon décalée et humoristique en situation de coach professionnel. Enfin, un groupe Facebook permet au grand public de s’associer à la campagne.
Partenariat national avec la radio Skyrock : 467 spots radio seront diffusés sur Skyrock. Les skyblogs ainsi que l’ensemble des sites web des partenaires relaieront la campagne à travers une bannière renvoyant vers le site web dédié.
Actions de communication de proximité : les campus de formation, les directions régionales de l’AFPA et une vingtaine de partenaires se feront le relai de l’information auprès de leurs publics respectifs en diffusant 4 000 affiches (40 x 60 cm) et des dépliants aux couleurs de la campagne. De plus, tout au long de la campagne, les Campus de formation de l’AFPA organiseront des journées portes ouvertes dédiées spécifiquement au public jeune.
Partenariats : l’APCE, E-magister, Jobintree, Kelformation, Le guide des formations, Netguidance, Lesmetiers.net, les Missions locales, Regionsjob, … seront partenaires de l’action.
Zoom sur l’aspect Web 2.0
Le propos n’est pas d’analyser la forme de cette campagne. Je suis bien incapable de dire si Philippe Lucas est un bon choix, si la tonalité est adaptée, si l’humour fonctionne, … Il faudrait demander aux jeunes qui représentent la cible (si vous êtes dans cette cible, n’hésitez-pas à donner votre avis dans la section commentaire de ce blog !).
En revanche, ce que je trouve intéressant à observer, c’est la pertinence et la cohérence des outils webmarketing. En voici quelques uns :
1/ Les vidéos virales dont le but est de créer du buzz et du trafic vers le site (d’ailleurs des liens interactifs renvoient directement vers le site). Elles sont plutôt bien réalisées et la qualité de l’image impeccable.
Voici ci-dessous la 1ère vidéo disponible :
2/ Le site événementiel http://www.methodeantigalere.fr qui propose un forum (qui a l’air de démarrer doucement), un quizz, des liens vers les partenaires et les réseaux sociaux (facebook, myspace, …).
3/ La Page Facebook « AFPA jeunes » (185 inscrits au 23 novembre 2009).
4/ Le Buzz kit pour que les bloggeurs relaient l’information (dossier, visuels, …). Je pense que l’AFPA (ou un service externalisé) mène un travail de fond pour identifier et informer les blogs susceptibles d’être des prescripteurs. Attitude cohérente avec la campagne, mais qui demandera un suivi de longue haleine.
5/ La possibilité d’envoyer des e-cards à ses contacts mail (depuis le site internet). J’ai un doute sur l’utilité de cet outil (plutôt un gadget).
6/ Et enfin, les AFPA Box :
Avec ces produits, l’organisme de formation surfe sur le succès des SmartBox et consorts. L’idée est d’offrir des formations « hors-normes » durant une demi-journée :
- AFPA Box Extrême : Conduire un autobus
- AFPA Box Design : Confectionner des vêtements sur mesure
- AFPA Box Cuisine : Cuisiner comme un chef
- AFPA Box Audiovisuel : Découvrir le monde de l'audiovisuel
A priori, le travail d’information vers les blogs porte ses fruits. Après une rapide recherche (j’ai tapé « afpa campagne web 2.0 » sur Google), je compte pas moins de 8 articles sur la première page.
Saluons donc cette initiative car, il y a aujourd’hui peu d’organismes de formation qui osent les campagnes web 2.0 !
Pour conclure et afin d’approfondir un peu le sujet, je me pose tout de même quelques questions sur 2 thèmes :
L’impact interne de la campagne
Ces outils de communication sont plutôt innovants pour un organisme de formation. Il y a aussi une volonté de rajeunir l’image de l’AFPA (organisation en plein chamboulement) et un travail sur le positionnement. Alors comment faire adhérer les acteurs internes (les salariés historiques par exemple) ? Quels outils de communication, d’information, voire de sensibilisation (« mais c’est quoi un blog ? » « A quoi ça sert Facebook ? » …) ont-ils été choisis ? Quels résultats pour le moment (résistance, adhésion, …) ?
L’évaluation de la campagne
Quels types d’indicateurs de réussite ont été fixés pour mesurer l’efficacité de cette campagne (nombre de clics sur les vidéos ? Trafic sur le site ? Nombre d’inscriptions au forum ou sur la page Facebook ? …) ?
Je trouverais particulièrement intéressant que l’AFPA (ou l’agence The Brand Nation) puisse nous offrir quelques éléments de réponse dans la section commentaire (afin de poursuivre la logique web 2.0 jusqu’au bout).
Si j’obtiens ces informations par d’autres canaux, je rédigerais un autre article.